Trouver la perle rare ! (Billet 4)
Le premier billet de présentation est paru le 25 juillet 2010. Vous pouvez y accéder facilement en cliquant sur le calendrier à gauche de l'écran !
Au travail !
Un détail a son importance: il y a quelques années , nous avons fait le choix d'un cadre de vie agréable et bucolique! Nous habitons une magnifique campagne que certains nous envient à condition...d'être en excellente santé.
Trouver une psychologue, une orthophoniste relève de la gageure à moins d'être prêt à sillonner les routes chaque semaine !
Le médecin nous a conseillé de prendre contact avec un cabinet de psychologie parisien capable de prendre en charge la rééducation de Théophile à domicile. Il n'a pas oublié de nous préciser que tout cela avait un coût... Un principe de réalité s'impose alors à nous: trouver "les moyens" de financer cette rééducation.Et là bienvenue dans le labyrinthe administratif !
Le cabinet ESPAS-IDDEES (www.espass-iddees.fr) auquel nous avons fait appel exerce en "libéral". La psychologue en charge du projet effectue au plus près un devis de ses prestations. La personne que nous rencontrons est chaleureuse, prend le temps de nous fournir toutes les explications nécessaires sur la mise en place du projet mais également de répondre à toutes nos interrogations concernant les TEDs.
La MDPH (Maison des
personnes handicapées) est également de bons conseils et là encore, la personne que
nous rencontrons est très "humaine" et à l'écoute. Les TED ne concernent que très peu
d'enfants sur notre secteur et les structures sont inexistantes ou
balbutiantes. Tant pis, on se débrouillera mais le financement est bien
le "nerf de la guerre". On table sur une AEEH (Allocation d'éducation de
l'enfant handicapé) et un complément 1,2,3, 4, 5 ou 6 ?
Un fois le dossier
constitué et l'équipe pluridisciplinaire rencontrée, nous attendons la
décision de la Commission (CDAPH). Nous faisons confiance aux cinq
personnes que nous avons rencontrées. La décision tombe: ce sera l'AEEH
et un complément 5. Sur 6 compléments possibles, c'est déjà bien mais
pécuniairement, nous sommes très en deçà de ce que nous espérions.
Théophile a été considéré comme "autonome" (il s'habille seul, il mange seul...) et ce
critère est important pour définir le degré de handicap.
Là encore, nous n'allons pas nous lamenter! A chaque jour suffit sa peine...
Pour le moment, le plus important est de trouver une "accompagnante" (ou une intervenante, au choix), c'est-à-dire la perle rare, celle qui avec un diplôme Bac +5 (en psychologie) acceptera d'être rémunérée au SMIC pour s'occuper de la rééducation de notre fils. Cette "perle" (d'ailleurs, nous l'appellerons "Perle", c'est très joli!) sera supervisée par une psychologue d'expérience et spécialisée dans la prise en charge d'enfants et d'adultes TEDs.
La première vient chez nous régulièrement, la seconde nous rend visite chaque mois (enfin tous les deux mois pour nous en groupant deux séances puisque nous habitons au bout du bout du monde!).
Contre toute attente, la première "candidate" rencontrée sera la bonne. Perle est parmi nous et Théophile l'adopte assez "spontanément" d'ailleurs... Et ça n'est pas dans ses habitudes! Alors que s'est-il passé ?Je crois que c'est tout simplement parce qu'elle l'a finement laissé venir à elle, tout en nous parlant d'une voix douce et sans interroger notre Titi (qui aurait été bien en peine de lui répondre d'ailleurs!).Il s'est approché, est reparti puis s'est "re-rapproché"... Lorsqu'elle est repartie, il est allé à la fenêtre la saluer, c'était la première fois qu'il faisait cela avec un(e) inconnu(e). C'était bon signe !
Avant que Perle n'arrive parmi nous, il a fallu que nous commencions le travail avec Théophile pour ne pas perdre de temps. Et parmi toutes les méthodes de rééducation possibles, nous avons dû faire notre marché...
En fait, il s'agissait plutôt de comprendre les fondements de chacune de ces méthodes et d'en retirer ce qui nous semblait approprié au cas de Théophile. Même si nous connaissons parfaitement notre fils et que l'annonce du diagnostic a détendu tout le monde, il n'était pas question de faire n'importe quoi...
Wikipédia, les blogs de Mamans, les bouquins de la bibliothèque nous ont pas mal occupés. Nous avions le sentiment parfois de toucher une "dimension" qui nous était totalement inconnue jusque là. Le monde des autistes est déroutant (mais ils pensent la même chose de notre monde!) et nous y trouvions une espèce de poésie en même temps qu'un apaisement dans le compréhension des réactions (diverses et variées!) de Théophile. Ce dernier pouvait se montrer opposant mais la violence n'a jamais été une caractéristique chez lui (comme ce peut-être le cas pour certaines formes d'autisme). Même si nous n'étions pas concernés par le désarroi et l'incompréhension de certains parents face aux réactions de leurs enfants atteints de formes plus sévères d'autisme, nous comprenions que l'opposition de ces enfants se révélaient suite à un inconfort, une angoisse au regard de situations qu'ils jugent "déroutantes" et ingérables pour eux.
Le "spectre autistique" est bien une réalité mais quel que soit la forme que prend ce trouble, tous les autistes (enfants ou adultes) ont droit au respect de chacun d'entre nous. A plusieurs titres, ils mériteraient toute notre attention et s'ils nous trouvent aussi "déroutants", c'est peut-être que quelquefois, nous devrions justement songer à changer de route... C'est ce que nous avons entrepris de faire avec notre fils. Que chacun fasse un pas: tu fais un pas vers mon monde et j'en fais un vers le tien !
Il y a quelque temps un reportage télévisé relatait l'expérience d'une famille dont un des enfants est atteint d'un trouble du spectre autistique. La maman a justifié son choix de la méthode de rééducation (musclée au demeurant!) par cette phrase: "Notre fils doit revenir dans notre monde...Je ne veux pas aller dans le sien parce qu'il n'y a rien!". Je ne partage pas l'avis de cette maman et il n'est pas utile, à mon sens, d'affronter ces deux mondes entre lesquels nos enfants naviguent. Tout juste pouvons-nous les aider "à composer" jusqu'à trouver un équilibre "acceptable" qui assure à ces êtres qui nous semblent parfois un peu "lunaires" (!) un apaisement durable et je l'espère, une vraie joie de vivre...
Petit message avant de terminer pour aujourd'hui :
Perle est arrivée, il y a quelques jours avec le DVD d'un film d'animation qui est à lui seul un petit bijou en faveur d'une certaine tolérance que certains oublient trop souvent: "MARY et MAX" de Adam ELLIOT (2008). Je me contente de vous le suggérer...(Je ne le conseille toutefois pas à de trop jeunes enfants !)
A suivre...