Petite anecdote !
Une petite pause dans la présentation avant d'attaquer le "comment nous faisons au quotidien ?"
Nous avons le grand bonheur d'être ce qu'il est "tendance" d'appeler aujourd'hui...une famille nombreuse.
4 enfants (ma grand-mère en a eu 11!), c'est parait-il déjà beaucoup... L'aînée aura bientôt 23 ans et le plus jeune (Théophile, en l'occurrence) a 7 ans 1/2. Nous avons pris notre temps et cet "étalement" des arrivées nous a permis d'être les témoins des "errances" de la médecine.
Je m'explique: Lucie est née à la fin des années 80 et comme votre enfant ne peut être en bonne santé qu'en passant très, très régulièrement chez le médecin, il y a la "sacro-sainte" visite médicale du premier mois puis du deuxième mois puis...bref, je passe, ça ne s'arrête jamais. On pèse, on mesure le chérubin, on le pique (ah, ça oui, on le pique!), on vous prodigue des conseils, d'excellents conseils...
Ainsi, à la fin des années 80, lorsque bébé dormait, il était impératif de le coucher sur le ventre. Pas sur le dos, s'il vomit, il risque de "ravaler" tout ce qu'il essaye d'évacuer: très dangereux ! Total, Lucie, couchée sur le ventre, et grande "vomisseuse" s'il en est, a pendant des années inhalé ce qui gisait sur son matelas...Parfois, ça ne la réveillait même pas. Pouahhh !!!
Anne est née au début des années 90: tout à notre bonheur, retour chez la pédiatre ! Nous avons déjà une petite expérience et nous arrivons pour la visite du premier mois avant celle du deuxième mois...Bref, passons!
Et là surprise: non, non, les bébés doivent être couchés sur le côté. Pas sur le ventre, trop dangereux! Risque d'étouffement... Je ne compte pas le nombre de fois où Lucie a frôlé la mort. Pas très rassurant tout ça! Je regarde tout à coup ma pédiatre avec un autre oeil ! D'autant qu'elle nous balance le conseil avec le même aplomb que lors de la première naissance... Mouais, c'est limite!
En attendant cette nouvelle "position" fait marcher le commerce parce qu'un bébé de quelques jours ou quelques semaines est incapable de se maintenir seul sur le flanc. C'est une boule et 9 fois sur dix, vous le retrouvez sur le ventre ou sur le dos ! Alors, un petit malin a inventé le sandwich bébé: deux boudins en mousse reliés par un rectangle de tissu sur lequel vous allongez votre progéniture qui se retrouve calée (et en même temps "prisonnière")... Et le malin a dû en vendre en pagaille !
Mathilde est née à la fin des années 90: retour chez la pédiatre et là, il commence à y avoir un sourire sur nos visages. Les paris sont lancés: sur le ventre, sur le dos, les pieds en l'air, en lévitation????? Et non, pas cette fois, c'est encore sur le côté: heureusement que nous avons gardé l'engin de torture ! Sauf que Mathilde n'a jamais supporté d'être "coincée" entre les deux boudins... Débrouille-toi ma fille !
Théophile est arrivé au début des années 2000. Devenus très philosophes, nous attendons la dernière trouvaille de la médecine. Bingo! La nouvelle tendance est:" couché sur le dos". C'est plus fun et surtout la communauté médicale a "découvert" que le nombre de bébés mourant de
"mort subite" a de cette façon considérablement diminué... Tout cela relève d'une technique somme toute assez empirique et je m'étonne toujours de ce que les médecins pendant des décennies vous intiment l'ordre de coucher bébé sur le ventre et plus tard, vous expliquent avec la même assurance que si vous ne mettez pas bébé sur le dos, vous prenez de gros risques !
Et bien nos trois aînées ont été sacrément chanceuses...
Cette anecdote m'a été inspirée par un commentaire de Plouf le loup (dont je vous conseille la lecture du blog et ce, sans modération!). La médecine et ses représentants ont trop tendance à penser qu'ils bénéficient de la même "aura" que naguère dans les campagnes. Le curé et l'instit avaient à peu près le même statut, on voit aujourd'hui ce qu'il est advenu d'eux !
Les traitements de l'autisme sont multiples et variés: cognitifs, médicamenteux, psychologiques, psychanalytiques et autres... Les médecins ont une obligation d'information envers les parents et bien souvent, il faut le dire, cette information n'est que partielle et colle trop souvent à la propre formation du praticien !
Alors, les parents se retrouvent à errer dans un premier temps puis à dévorer les manuels médicaux, à décoder le contenus des sites internet (heureusement de plus en plus nombreux), à rencontrer médecin sur médecin dans l'espoir d'être simplement "écoutés" puis "entendus"...
Lorsque je repense à "couché sur le ventre", puis "sur le côté" et enfin "sur le dos", ça me permet de "relativiser" la parole médicale.Il nous est souvent arrivé au sortir d'un cabinet médical, mon mari et moi, de nous regarder en souriant et en pensant :"Celui là, laisse tomber!"
Des anecdotes de ce genre, nous en avons en pagaille et j'avoue que c'est toujours un amusement pour nous de nous les remémorer...
Une exception toutefois: notre fils a passé quelques jours à l'hôpital régional de Beauvais. Je le cite parce qu'il n'est pas si courant que le personnel se mette en quatre pour trouver un repas que notre fils soit capable d'ingurgiter, que les documents administratifs vous soient adressés à votre domicile dans les jours qui suivent l'hospitalisation (sans avoir à les réclamer y compris certificat d'absence pour le papa!), que vous puissiez rester dans la chambre de l'enfant nuit et jour et qu'on soit aux petits soins pour vous également!
Lorsque Théophile s'est senti mieux, le médecin m'a tout simplement dit: "Théophile peut sortir mais c'est vous qui décidez, c'est vous qui le connaissez le mieux!" . Sans commentaire, enfin un médecin qui n'est pas arrivé devant nous avec toute sa "science" mais un peu d'humanité et en reconnaissant le vrai rôle des parents... Celui de choisir ce qui leur semble le mieux pour leur enfant !